mars 31, 2022
/ Une nouvelle étude réalisée par Axon et l'université Nebrija montre que des stratégies de désescalade efficaces pourraient permettre aux autorités espagnoles d'économiser millions d'euros.

 

La violence fait partie du quotidien des forces de l'ordre et peut avoir de lourdes répercussions. Au-delà des dommages physiques et émotionnels subis par les agents et les civils, les répercussions des incidents violents peuvent rapidement devenir incroyablement coûteuses. Traitement médical des agents et des civils, perte de productivité pendant les congés maladie, enquêtes sur l'usage de la force, indemnités d'invalidité, règlements en cas de procès : la liste des coûts potentiels est longue. Une étude Axon menée en collaboration avec l'institut de Brandebourg pour la société et la sécurité (BIGS) a révélé que les coûts associés aux agressions contre les policiers s'élevaient à environ 760 millions d'euros par an, rien qu'en Allemagne1

En vue de mieux cerner le coût de la violence dans d'autres régions du monde, Axon s'est associé à l'université Nebrija, à Madrid, dans le but de mener une enquête similaire à celle de l'initiative BIGS. Cette nouvelle étude, intitulée « The Cost of Violence against Police and Civil Guard Agents in Spain » (Le coût de la violence envers les agents de police et de la garde civile en Espagne), a révélé que la violence coûtait aux autorités environ 417 millions d'euros par an, mais nous savons par expérience qu'il est possible d'éviter d'en arriver à un tel résultat2. Si les agents des forces de l'ordre étaient mieux équipés pour désamorcer ces situations avant qu'elles ne deviennent violentes, ils pourraient faire économiser des sommes conséquentes à leurs institutions (et à leurs contribuables). Même en s'appuyant sur des estimations pessimistes, l’usage des pistolets à impulsions électriques (PIE) devraient réduire ces dépenses d'environ 145 millions d’euros, en tenant compte des frais d'acquisition, en particulier lorsqu'ils sont associés à des caméras-piétons. 

Mesurer le coût de la violence

Pour déterminer le coût total des incidents violents, les chercheurs de l'université Nebrija ont analysé des données provenant de sources statistiques, de rapports, d'études et d'autres types d'informations publiques, ainsi que des entretiens menés auprès des agents. Ils ont, dans la mesure du possible, extrait les données officielles et complété par des statistiques provenant de l'Institut national de la statistique, ainsi que des sources journalistiques et syndicales.

L'équipe de recherche a décomposé ses résultats en trois catégories de dépenses : atteintes à l'intégrité physique des agents, administration de la justice et enquêtes policières.

 

 

Atteintes à l'intégrité physique des agents

Sur les quelque 176 404 agents étudiés, environ 86 % (141 123 agents) sont en contact avec la population. Environ 10 264 agents sont agressés chaque année, ce qui correspond à 7,3 % des agents en contact avec le public. Les traitements medical dispensés à ces agents blessés coûtent 3 794 400 €/an, auxquels s'ajoutent 4 742 169 € de congés maladie payés. Environ 15 % des agents blessés subissent des lésions permanentes, ce qui constitue vraisemblablement le facteur unique le plus coûteux en ce qui concerne les blessures. Avec un montant moyen de pension d’invalidité estimé à 105 000 €, ces blessures permanentes coûtent à l'État 19 530 000 €/an.

Au total, les atteintes à l'intégrité physique des agents des forces de l'ordre coûtent 28 066 569 €/an.

Administration de la justice

Selon les statistiques du Conseil général de la magistrature, 1 669 164 condamnations pénales sont prononcées chaque année. Chacune d'entre elles coûte en moyenne 2 558 € à l'État. Sachant qu'on compte 10 264 cas d'agression ou de résistance à la police, le coût total de l'administration de la justice s'élève à 26 255 312 €/an. Le coût des procédures judiciaires s'élève à 1 450 € supplémentaires par affaire, selon les statistiques publiées par le Barreau de Madrid en 2013. Les frais de justice s'élèvent donc à 14 882 800 €.

Le coût total de l'administration de la justice à la suite d'incidents violents s'élève à 41 138 112 €/an.

Enquêtes policières

L'Espagne dépense 14 754 000 000 €/an pour ses services de police. En divisant ce total par les 435 222 arrestations et enquêtes, on peut estimer que chaque affaire coûte environ 33 900 €. Si l'on applique ce chiffre aux 10 264 cas d'agression, on obtient la somme astronomique de 347 949 600 € dépensés chaque année pour les enquêtes policières.

Coûts totaux et coûts cachés

Pour diverses raisons, ces estimations de coûts ne peuvent pas prendre en compte l'intégralité des dépenses possibles liées aux affrontements violents auxquels sont confrontées les forces de l'ordre, en particulier en l'absence de collaboration directe des organismes concernés. Le coût des vies perdues, aussi bien policières que civiles, est par exemple difficile à estimer. Parmi les autres coûts cachés, on peut citer les blessures de civils, les dommages occasionnés aux biens publics et privés, la réduction de la présence policière et de l'ensemble du personnel de la police, l'augmentation de la charge de travail pour le personnel restant, les frais d'incarcération ou de détention, et les traitements liés à la santé mentale des agents concernés.

Sans même tenir compte de ces coûts cachés, les affrontements violents coûtent encore à l'Espagne un montant estimé à 417 154 281 €/an.

 

TASER : la désescalade comme mesure de réduction des coûts

Les organismes de maintien de l'ordre peuvent réduire considérablement leurs coûts de fonctionnement en investissant dans des outils de désescalade. Ces outils empêchent les confrontations d'atteindre le stade de la violence physique, ce qui permet de sauver des vies et d'économiser de l'argent. Les PIE constituent, par exemple, des moyens de dissuasion efficaces contre les affrontements physiques. Les PIE TASER auraient pu être déployés dans environ la moitié des cas d'agression observés par les chercheurs de l'université Nebrija. Ces cas ont coûté environ 209 millions d'euros en l'absence de recours à ce type d'arme. Les officiers de police interrogés dans le cadre de l'étude ont estimé l'efficacité des PIE TASER en matière de désescalade à environ 70 %, ce qui aurait permis aux organismes d'économiser environ 145 millions d'euros, même en tenant compte du coût d'acquisition de 1,2 million d'euros.

 

 

À vrai dire, ce taux de désescalade de 70 % est même sous-estimé. Des études montrent que les PIE tels que les appareils TASER parviennent à désamorcer des situations délicates dans 82 %3 des cas en moyenne4 , ce qui permet aux forces de l'ordre d'économiser encore davantage. Les agents qui déploient des PIE peuvent également témoigner de l'efficacité de cette technologie, à l'instar d'Ulrich Lizé, chef de la police municipale de Bordeaux.5

« Au cours des trois années qui ont suivi leur déploiement, nous avons dégainé [des PIE TASER] à 20 reprises sans les déclencher une seule fois. La désescalade des situations tendues permet de limiter le recours à la force, ce qui protège à la fois nos agents et nos concitoyens, tout en améliorant les relations avec la communauté. Cela permet de réduire les coûts liés aux blessures des agents et aux poursuites judiciaires potentielles contre la police municipale », fait-il remarquer.

Les PIE TASER ne sont pas les seuls outils efficaces de désescalade. Les caméras-piétons jouent également un rôle dans la réduction des taux de violence. À Ravenne, en Italie, la police locale a constaté une réduction de 50 % des épisodes de violence lorsqu'elle a déployé des caméras-piétons.La police militaire de l'État de São Paulo, l'organisme de maintien de l'ordre le plus important du Brésil, a constaté une baisse de 85 % des taux de létalité de la police après l'introduction des caméras-piétons, des PIE TASER et des mesures de formation.6

La police municipale de Puteaux, en France, a adopté des PIE TASER et des caméras-piétons Axon.8

« Nous avons déjà pu constater leur pouvoir dissuasif », indique Tony Surville Perafide, chef du service et directeur de la prévention et de la sécurité. « Les comportements [des citoyens] sont souvent agressifs, à la limite du mépris à l'égard de l'agent, mais cela change dès que les individus savent qu'ils sont filmés. »

Comment Axon peut vous aider

Chez Axon, nous sommes convaincus qu'il est nécessaire de rendre le monde plus sûr, en fournissant aux forces de l'ordre les outils dont elles ont besoin pour protéger la population sans s'exposer à des risques excessifs, mais nous connaissons aussi les réalités financières inhérentes à ces services. Notre gamme d'offres, des PIE TASER aux caméras-piétons, peut contribuer à sauver des vies et à faire des économies lorsque nos dispositifs sont déployés parallèlement à une formation à la désescalade. Contactez-nous pour découvrir comment nous pouvons soutenir votre organisme.

 

 

 

Références:

1. https://www.bigs-potsdam.org/publikationen/kosten-der-gewalt-gegen-polizeiliche-einsatzkraefte/

2. García-Segura (2022). El coste de la violencia contra los agentes de la policía y la guardia civil en España. Madrid: Universidad Nebrija.

3. Pubmed, https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29283961/

4. Pubmed, https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32658743/

5. https://fr.axon.com/etudes-de-cas/etudes-de-cas/desamorcer-les-incidents/

6. https://fr.axon.com/etudes-de-cas/blog/la-police-militaire-de-l-etat-de-sao-paulo/

7. https://fr.axon.com/media/hmapcvd3/en_ravenna_case-study_fr.pdf

8. https://fr.axon.com/media/sgnjugqq/fr-puteaux-case-study-2.pdf